Q8: La famille

-La famille Vietnamienne est du type patriarcal (phu he- gia truong). Son organisation a été définie par le code Hồng Đức des Lê, resté en vigueur jusqu'à Gia Long.

On conçoit que dans une paysannerie(tang lop nong dan) mal structurée administrativement, à certaines époques troublées sans ordre public et sans gouvernement bien définis, l'individu ait trouvé sa sauvegarde (su bao ve) dans la famille.

-Au Vietnam, comme en Chine, la piété filiale (long hieu thao), le hiếu, a donc été considéré comme la vertu de base( nen tang co ban), le ciment obligé d'une communauté consanguine (anh em noi ngoai) dont tous les membres vivants ou morts sont solidaires pour les châtiments ( trung phat) comme pour les récompenses (phan thuong). Tout individu doit donc faire effort, toute sa vie, pour augmenter la réputation et le prestige (danh tieng va uy tin) de son clan (gia toc). Manquer à la piété filiale (Mất hiếu) était considéré comme l'un des six crimes atroces.

-Le clan (họ ou tộc), base du régime social est composé d'un certain nombre de familles (nhà) descendant d'un ancêtre commun (ông tổ ou thủy tổ). Elle ne dépasse pas neuf générations (cửu tộc).

Le clan se divise en branches (chi) et en sous-branches (phái). Les alliés (ngoại họ) ne font pas partie du clan. Il ne comprend que les branches directes et collatérales mâles, c'est-à-dire agnates. Il a une propriété commune, le temple des ancêtres (nhà thờ họ), situé dans la maison du chef de parenté du clan.

-En principe le chef du clan (trưởng tộc) est le chef de la branche aînée. Mais s'il meurt prématurément, il est remplacé, soit par son fils aîné, soit par le chef de la branche collatérale la plus proche.

Si ce descendant est mineur, il est aidé dans sa tâche par le mâle qui par son âge, son rang social, son degré de parenté et sa personnalité, est l'homme le plus considérable du clan. C'est le tôn trưởng. A la tête de chaque famille, nhà ou gia, du clan, ayant un foyer séparé et des responsabilités personnelles, il y a un gia trưởng.

-Le chef du clan est chargé de tenir à jour une sorte d'arbre généalogique (gia phả) où sont inscrits par ordre de filiation le nom de chacun des membres défunts du clan, le nom de sa première femme et des autres femmes qui lui ont donné des garçons, ses dates de naissance et de mort, son lieu de sépulture (mo phan) et ses titres et services remarquables.

Les condamnés à des peines (nguoi co toi) infamantes (lam nhuc) ne sont pas inscrits. Le fils aîné de chaque branche cadette (trưởng chi) tient de son côté un registre analogue le thế phả, également réservé aux morts. Dès l'âge de treize ans, les vivants figurent jusqu'à leur décès sur le sổ tay (registre manuel) adjoint au thế phả et au gia phả.